Cuivre & Composés
Ce
métal est rouge, brunâtre, malléable et ductible,
et a une excellente conductivité électrique et thermique.
Le cuivre est un élément essentiel; il est transporté
dans le sérum lié à la céruloplasmine.
Les composés employés par les potiers
sont:
- l’oxyde de cuivre noir,
- l’oxyde de cuivre rouge,
- le carbonate de cuivre.
Sources et Production :
I-Formes Chimiques:
Le cuivre forme deux (2) séries de composés:
les composés (cupriques)(I) et (cuivreux) (II).
Le cuivre métallique est assez résistant à
la corrosion et n'est pas attaqué par l'air sec, l'eau, ou
les acides non-oxydants.
L'oxyde de cuivre I (Cu2O) se rencontre naturellement
sous forme d’un minerai rougeâtre appelé cuprite. L'oxyde
de cuivre II est noir et est obtenu en chauffant du cuivre sous
forme métallique dans l’air. À l’air humide, le cuivre
se couvre d’une couche de carbonate basique de cuivre.
II-Utilisations et Sources d’Exposition :
Le cuivre a été le premier métal
employé par les humains et semble avoir été
découvert sur l'île de Chypre autour de 2500 A.C. Des
sels de cuivre ont été employés comme agents
thérapeutiques pendant plus de 2,000 ans, le sulfate de cuivre
a été médicalement employé en tant qu'émétique,
et il était également une arme populaire pour commettre
des meurtres et un abortif en France au 19e siècle.
Le Chili, les Etats-Unis, le Canada, et la Russie
en sont les principaux producteurs.
Les minerais du cuivre sont concentrés par
un processus de flottaison et puis sont raffinés. La fonte
consiste à appliquer de la chaleur de façon suffisante
pour concentrer le métal et pour fondre la gangue restante
(minerai de rebut) dans des scories.
A-Utilisations :
Le cuivre est employé:
- dans la production d'une grande variété
d'alliages ayant des applications multiples;
- le laiton: contient principalement du cuivre et
du zinc.
- le bronze: contient principalement du cuivre et
de l'étain.
- divers alliages avec l'argent, le cadmium, le béryllium,
le nickel...
- dans l'industrie électrique;
- dans l'industrie du bâtiment: lignes de gaz...
- dans les colorants tels que le vert émeraude,
dans les émaux céramiques, et comme sel dans le processus
lithographique.
- comme pesticides (graines et vignes) sous forme
de sels, comme la bouillie bordelaise basée sur le sulfate
de cuivre
- le sulfate de cuivre est également employé
dans le blanchiment et l'industrie du cuir
- etc...
B- Exposition Environnementale :
Elle se produit principalement par l’ingestion d'eau
potable ayant des concentrations de cuivre élevées
et par l'ingestion accidentelle ou intentionnelle des sels de cuivre.
Toxicologie Clinique :
I-Voies d’Exposition :
Le cuivre est un élément essentiel pour
les mammifères. La maladie se produit quand l’apport dans
le régime alimentaire est déficient ou excessif. La
voie principale d’exposition est l’ingestion, mais l'inhalation
de poussières et de fumées de cuivre se produit en
milieu industriel.
La toxicité a déjà résulté
du traitement de brûlures utilisant des préparations
topiques contenant du cuivre. On a rapporté que le cuivre
est absorbé à partir de prothèses, de dispositifs
intra-utérins (stérilets), d’unités d’hémodialyse
utilisant des équipements contenant du cuivre, et suite à
l'imprégnation de la peau par de l’azoture de cuivre après
des explosions.
II-Absorption, Métabolisme, et Élimination :
A-Absorption :
Les besoins quotidiens en cuivre ont été estimés
à 30 µg/kg de poids corporel.chez l’adulte.
Après ingestion, le cuivre est absorbé de façon
maximale dans l’estomac et le jéjunum.
Au début, le cuivre est lié dans le
sérum à l'albumine et la transcupréine, et
plus tard il est lié plus fermement à la céruloplasmine,
qui lie plus de 75% du cuivre en circulation.
L'absorption est augmentée dans le déficit
en cuivre et est altérée dans les maladies du petit
intestin. Le cuivre est distribué dans tout le corps mais
est stocké principalement dans le foie, le muscle, et l'os.
La concentration normale du cuivre dans le plasma sanguin est de1
mg/litre.
Chez tous les mammifères, le cuivre est un
oligoélément essentiel impliqué dans:
- la respiration cellulaire fondamentale,
- la défense contre les radicaux libres,
- la synthèse de tissu conjonctif,
- le métabolisme du fer,
- la neurotransmission.
B-Métabolisme :
Au début, le cuivre absorbé est lié
à l'albumine et est transporté du tractus gastro-intestinal
au foie où il est transféré à la céruloplasmine.
L'excrétion urinaire est augmentée par la prise accrue
de molybdène, la cirrhose, et l'obstruction biliaire.
C-Élimination :
Le cuivre est principalement éliminé
dans les fèces près excrétion dans la bile.
L'excrétion urinaire du cuivre est basse chez
l'homme. Les adultes en bonne santé ont des concentrations
urinaires de moins de 100µg par 24 heures.
III-Symptômes et Signes Cliniques :
A-Toxicité Aigue :
1-Système Gastro-Intestinal :
Puisque le cuivre est un élément essentiel,
la toxicité est rare, comme avec tous les éléments
essentiels. La plupart des épisodes de toxicité aiguë
ont résultées de tentatives de suicide par ingestion
de sulfate de cuivre. Cependant, la mort ne survient que rarement,
dû aux propriétés émétiques du
sulfate de cuivre:
a-Les formes modérées :
Les formes modérées d'intoxication ne
produisent seulement que :
- nausées,
- vomissements,
- diarrhée,
- malaise.
Elles ont été décrites chez des
patients intoxiqués après avoir mangé ou bu
dans des ustensils contenant du cuivre ou encore dans un distributeur
de boissons non alcooliques.
b-Intoxication grave :
L'ingestion de sulfate de cuivre produit une inflammation
grave de l'appareil gastro-intestinal,
une quantité aussi minime que 10 g de sulfate
est suffisante pour causer les symptômes gastro-intestinaux
suivants :
- douleur,
- nausée,
- vomissements,
- diarrhée,
- malaise,
- hématemèse,
- melena.
En outre, on rencontre ce qui suit :
- convulsions,
- déshydratation,
- choc,
- hémolysis,
- nécrose du foie et des reins.
Les patients qui ont développé de l'ictère
intense par nécrose centrolobulaire du foie suite à
une intoxication aigue massive au sulfate de cuivre ont une évolution
plus fulminante que les patients présentant un ictère
plus modéré dû à l’hémolyse intravasculaire.
L'oxydule ou le carbonate basique de cuivre peuvent
également causer l'intoxication à la même dose.
Des effets gastro-intestinaux, y compris l'anorexie,
les nausées, et la diarrhée occasionnelle, ont été
attribués à l’ingestion de poussière de cuivre.
2-Yeux :
La Chalcosis corneae est l'imprégnation
de l'oeil par du cuivre élémentaire ou par des alliages
de cuivre. Cette décoloration brunâtre ou verdâtre-brune
de la cornée, de la lentille, ou de l'iris peut se produire
suite à des blessures par pénétration de fragments
de cuivre.
Le sulfate de cuivre, l’acetoarsenite de cuivre, et
le vert-de-gris causent de l’irritation et de l’inflammation mais
aucun dommage permanent.
Les bains d'électrodéposition contenant
du chlorure et du cyanure de cuivre peuvent causer des réactions
graves et des opacifications permanentes.
De l'irritation passagère des yeux est survenue
suite à l'exposition à de fines poussières
de cuivre oxydé produite par arc électrique.
3-Système Respiratoire :
Typiquement la Fièvre des fondeurs est caractérisée
par :
- congestion nasale,
- fièvre jusqu'à 39 C,
- frissons,
- malaise,
- douleurs musculaires,
- sécheresse de la bouche et la gorge,
- mal de tête,
- essouflement,
- leucocytose jusqu'à 12,000 à 16,000.
Les symptômes se développent généralement
après des expositions répétées pendant
la semaine de travail, tendant à diminuer vers la fin de
la semaine, seulement pour retourner plus fortement lors de la réexposition
après le week-end. Ce phénomène s’appele Fièvre
du lundi matin.
Après le retrait de l’exposition les symptômes
s’amendent. La maladie résulterait de mécanismes immunitaires,
mais on n’a pas rapporté de toxicité chronique.
L'inhalation des sels de cuivre peut causer de l'irritation
des voies respiratoires.
L'inhalation de fumées de cuivre peut causer
des nausées, un goût métallique, et de la décoloration
de la peau et des cheveux.
4- Système Rénal :
On a observé des anomalies du rein après
ingestion de sulfate de cuivre. On a fréquemment observé
de l’hématurie, une élévation de l’azote d'uréique,
et de l’oligurie parmi une importante série d’intoxications.
On a observé de la nécrose tubulaire aiguë à
l'analyse d'urine et à la biopsie rénale. L’hémolyse
intravasculaire mais pas l’hypertension, ont précédé
le dévélopement de la nécrose tubulaire aiguë.
5-Système Neurologique :
Il n’y a aucune preuve de déficit neurologique
dû à la toxicité acquise au cuivre.
Le coma observé dans l'intoxication aigue au
sulfate de cuivre résulte probablement de l'urémie.
6-Système Hématologique :
L'anémie hémolytique accompagne l'intoxication
grave au sulfate de cuivre et peut se rencontrer lors du traitement
de brûlures avec du sulfate de cuivre et l’hémodialyse
utilisant de l'équipement de dialyse contenant du cuivre.
L'anémie hémolytique se produit également sporadiquement
dans la maladie de Wilson, l’hémolyse est abrupte dans ces
situations.
B-Toxicité Chronique:
Chez le rat, des modifications dégénératives
du foie et des reins ont été décrites chez
les animaux recevant, d'une façon chronique, des sels de
cuivre par ingestion (plus de 4.000 ppm dans leur alimentation).
Chez l’homme, les mêmes modifications (éventuellement
accompagnées d'encéphalopathie) ont été
décrites principalement dans les patients souffrant de la
maladie de Wilson.
L’atteinte chronique dû à un stockage
excessif du cuivre est incarné par la maladie de Wilson,
qui est une maladie génétique à
transmission autosomique récessive du métabolisme
du cuivre. Cette maladie est caractérisée par le dépôt
excessif de cuivre dans la plupart des organes, plus particulièrement
le foie, les reins, le cerveau, et les yeux. Elle est caractérisée
par une capacité diminuée d'éliminer le cuivre
par l'intermédiaire de la bile. L’affection se caractérise
par une rigidité musculaire généralisée,
une dysarthrie, des tremblements et par une cirrhose du foie.
La maladie de Wilson a également été
nommée dégénérescence hépatolenticulaire
progressive, dû aux effets plus marqués sur le
foie (cirrhose) et les yeux. Le traitement chélateur avec
la D-pénicillamine donne d'excellents résultats thérapeutiques
tandis que le traitement préféré d'entretien
est de150 mg de zinc par jour par voie orale.
Un contenu élevé en cuivre dans l’eau
potable et la nourriture peut contribuer au développement
de dommages hépatiques graves (cirrhose) chez les enfants
en bas âge.
1-Peau :
Le cuivre entraîne une coloration verdâtre
de la peau, des ongles, des cheveux et des dents.
La dermatite de contact (la gale de cuivre) dû
au cuivre est rare et son existence peut être prouvée
par des tests épicutanés soignés.
La dermatite exzématiforme et l'urticaraire
ont été associés à l'utilisation de
dispositifs intra-utérins (stérilets) contenant du
cuivre.
2-Yeux :
La pénétration de particules de cuivre
dans l'oeil a déjà causé des cataractes.
3-Système Respiratoire:
L'inhalation chronique et récurrente de fumées
de cuivre et de poussière peut mener à des perforations
du septum nasal. L'exposition chronique à la poussière
de cuivre et aux fumées, en milieu industriel, peut mener
à des symptômes des voies respiratoires supérieures
et à des signes cliniques concommitants chez les travailleurs.
L'exposition à long terme à la poussière
dans le raffinage du cuivre n'a pas été associée
à la maladie obstructive chronique ou à des atteintes
des petites voies respiratoires. L'incidence plus élevée
du cancer du poumon rapportée chez les fondeurs de cuivre
est due à la présence d'arsenic dans le minerai.
4-Poumon des Vignerons :
Le Poumon des vignerons est survenu quand de
la bouillie bordelaise(solution de 1 à de 2% de sulfate de
cuivre neutralisée par de la chaux) a été pulvérisée
de façon chronique par des ouvriers de la vigne du Portugal.
Ces ouvriers ont développé une maladie pulmonaire
interstitielle comprenant:
- granulomes histiocytaires,
- fibrose hyaline et nodulaire contenant beaucoup
de cuivre.
Le tableau clinique est caractérisée
au début par des symptômes généraux :
- faiblesse,
- perte d'appétit,
- perte de poids;
- dyspnée et toux.
Une infiltration pulmonaire micronodulaire ou réticulonodulaire,
particulièrement localisée dans les plages inférieures,
est l'image radiologique la plus fréquemment rencontrée.
L'évolution est variable: stabilisation ou régression
ou évolution vers une forme pseudotumorale comme dans l'arthracosilicosis.
On a observé une incidence élevée
d'adénocarcinome, en particulier du carcinome des cellules
alvéolaires. Des lésions étendues du foie ont
été également notées. Les biopsies ont
indiqué de la fibrose, de la cirrhose micronodulaire, des
angiosarcomes et de l'hypertension portale.
C-Tératogénèse :
On n'a observé aucun effet tératogène
attribuable au cuivre chez l'homme.
D-Cancérogénèse :
À l’exception de l'adénocarcinome du
poumon et de l'angiosarcome du foie rencontrés chez ceux
qui ont souffert du poumon des vignerons, il n’y a aucune évidence
de cancérogénèse secondaire à l’exposition
au cuivre.
IV-Gestion de la Toxicité :
A-Examen Clinique :
Une histoire clinique soigneuse est essentielle pour
diagnostiquer l'intoxication par le cuivre chez les patients gravement
malades. L'histoire devrait contenir des questions concernant l'intoxication
intentionnelle avec des sels de cuivre et l'ingestion de nourriture
et de boisson, plus particulièrement de boissons acides ou
d'alcools préparés dans des ustensils contenant du
cuivre.
Les personnes empoisonnées
de façon importante par le cuivre (particulièrement
par le sulfate de cuivre) devraient être évaluées,
au début, pour la présence de nausées, vomissements,
et de diarrhée. Les vomissements bleu-verts sont diagnostiques.
On se doit de faire une investigation pour évaluer
la fonction rénale et hépatique, de même que
la présence d’anémie hémolytique. Les signes
vitaux et le volume urinaire doivent être mesurés pour
dépister l’hypotension et l’oligurie.
L’histoire médicale est aussi la pierre angulaire
de l’investigation des dermites que l’on suspectes être reliées
à l’exposition au cuivre. L'enquête quant à
l'exposition aux sels de cuivre en milieu de travail, à l'utilisation
de bijoux contenant du cuivre, ou à l'utilisation d’un dispositif
intra-utérin (stérilet) contenant du cuivre devrait
être conduite. L'utilisation des tests cutanés spécifiques
peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic.
L’histoire d’un début retardé de fièvre,
frissons, essouflement, et malaise après exposition aux fumées
de cuivre devrait nous faire suspecter la présence de la
Fièvre des fondeurs. De la fièvre, des frissons
intenses, de la diaphorèse, et des sibilances peuvent être
notés à l'examen physique.
B-Laboratoire :
1-Intoxication grave au sulfate de cuivre :
Les résultats de laboratoire dans l'intoxication
grave au sulfate de cuivre incluent:
- fonction hépatocellulaire anormale,
- hyperbilirubinémie (directe et indirecte),
- azote uréiquee élevé dans le
sang,
- créatinine élevée,
- hématurie et cylindres cellulaires à
l'analyse d'urine,
- anémie,
- gaïac (selles) positif,
- cuivre sérique élevé,
- céruloplasmine élevée.
2-Fièvre des fondeurs :
Les résultats pendant les épisodes de
fièvre des fondeurs incluent:
- leucocytose,
- résultats anormaux aux épreuves de
fonction pulmonaire :
- obstruction des petites voies aériennes,
- réduction des volumes pulmonaires,
- réduction de la capacité de diffusion
au monoxyde de carbone.
- anomalies à la radiographie pulmonaire :
- épaississement péribronchiolaire,
- infiltrats flous.
- niveaux élevés de cuivre dans les
urines.
C-Traitement :
Le retrait de l'exposition est souvent suffisant pour
résoudre la plupart des atteintes liées à la
toxicité du cuivre.
1-Intoxication aigue par ingestion :
Dans l'intoxication aigue grave par ingestion, les
vomissements ne devraient pas être provoqués car rarement
nécessaire vu l’effet émétique inhérent
au produit causal. La dilution avec 4 à 8 onces de lait ou
d'eau est indiquée après l'ingestion ou avant le lavage
gastrique. Après que toute activité convulsive ait
été controllée, le lavage gastrique peut être
indiqué. Au besoin, pour empêcher davantage l’absorption,
du charbon activé peut être administré, suivi
d'un laxatif.
Chez les patients symptomatiques, l'acide disodium-ethylènediaminetétraacétique
de calcium (CaNa2-EDTA) par voie intraveineuse ou le dimercaprol
par voie intramusculaire devrait être donné aussitôt
que possible. La D-pénicillamine peut être donnée
après le traitement initial avec le dimer-caprol. L’hémodialyse
seule n'est pas efficace.
2-Blessures aux yeux :
Le traitement des blessures oculaires consiste en
une irrigation vigoureuse avec du salin normal.
La référence en ophthalmologie est indiquée
lors de blessures graves par le cuivre élémentaire
et lors de lésions provenant de bains d'électrodéposition
contenant du chlorure ou du cyanure de cuivre.
3-Fièvre de fondeurs :
Le traitement est symptomatique et le retrait de l'exposition
peut être suffisant.
4-Dermatite :
Le retrait de l'exposition peut être suffisant
mais l'application de préparations topiques de corticostéroïdes
peut être nécessaire.
5-Cheveux verts :
Les cheveux verts dû au cuivre exogène
peuvent être traités efficacement avec des shampooings
contenant de la D-pénicillamine.
IV-Surveillance Biologique :
La concentration normale en cuivre plasmatique est de 1 mg/litre.
Quatre-vingt-quinze pourcent (95%) du cuivre plasmatique se retrouve
dans la céruloplasmine mais, c’est une protéine
qui augmente aussi dans les inflammations aigues et chroniques.
Elle est élevée aussi chez les patientes qui prennet
des oestrogènes et des contraceptifs et chez celles qui sont
enceintes; ou encore chez ceux qui souffrent de cirrhose, de cancer,
et de thyro-toxicose.
Les érythrocytes contiennent également
une partie significative du cuivre sanguin sous la forme de l'enzyme,
dismutase superoxyde.
Des concentrations sériques en cuivre plus
élevées se retrouvent chez les individus ayant des
affections hépatiques telles que la cirrhose primaire et
d'autres maladies cholestatiques. Aux concentrations dans l’air
près des limites d'exposition permises, la surveillance biologique
n'est pas justifiée. Des valeurs limites biologiques ne peuvent
pas être établies, dû au manque de dose fiable
d'exposition et de relation d'effet.
V-Règlementation Occupationelle & Environnementale, et
Recommendation Diététique :
A-Occupationelle :
1-La VEMP au Québec pour les poussières et brouillards
de cuivre est :
1mg/m3 exprimé en Cu.
2-La VEMP pour les fumées de cuivre est :
0.2mg/m3 expimé en Cu.
B-Environnementale :
L'EPA (États-Unis) a déterminé
que l'eau des lacs et cours d’eau ne devrait pas contenir plus de
1 ppm, et l’eau potable pas plus de 1,3 ppm.
C-Recommendation Diététique:
La National Academy of Sciences (États-Unis)
considère un apport de 2 à 3 mg de cuivre par jour
comme étant un niveau adéquat et sécuritaire
pour les adultes.
VI-Destin Environnemental et Transport :
Le cuivre se rencontre dans la croûte terrestre
à un niveau d’environ 70 ppm et dans l’eau de mer à
0,001- 0,002 ppm. L'exploitation et la fonte sont les sources anthropogènes
les plus importantes. Les sols acides contribuent à la solubilité
et au transport accrus, quoiqu’une mobilisation appréciable
ne se produise seulement qu’à un pH inférieur à
3 dans les sols organiques.
Un pH bas et le transit de l'eau douce dans les tuyaux
de cuivre peuvent produire des niveaux élevés dans
l’eau potable; cependant, seulement 1% des échantillons d'eau
potable aux Etats-Unis dépassent la norme édictée
par l’Agence de Protection de l’Environnement.
VII-Surveillance Environnementale et Professionnelle:
Les niveaux de fumées et poussières
de cuivre devraient être mesurés pour s’assurer de
leur conformité aux normes locales. Une réévaluation
devrait être faite après tout changement dans les méthodes
de travail ou procédé qui pourrait causer une élévation
des concentrations dans l’air.
Chez les patients suspects de subir une surexposition
non-professionnelle au cuivre, une recherche environnementale devrait
être conduite comprenant la mesure du cuivre dans:
- l’eau potable,
- les remèdes disponibles sans prescription
et les suppléments alimentaires;
de même qu’une évaluation de leurs habitudes
diététiques tel que l’ingestion de boissons acides
dans des ustensils contenant du cuivre.
La dermatite de contact due au cuivre est rare. Cependant,
sa présence peut être prouvée par
des épreuves épicutanés soigneusement
réalisées. La dermatite exzématiforme et l'urticaire
ont été associés à l'utilisation des
stérilets intra-utérins contenant du cuivre.
Une décoloration verdâtre des cheveux
a été rencontrée chez les individus blonds
ou légèrement pigmentés lorsqu’exposés
à de la poussière de cuivre ou à de l'eau teintée
de cuivre utilisée pour laver les cheveux ou pour pratiquer
la natation..
VIII-Prévention :
Les composés du cuivre employés par
les potiers ne sont pas considérés dangereux.
Dans les émaux, la présence du cuivre
augmente le relâchement du plomb.
Un bon entretien ménager de votre studio est
toujours une bonne pratique. L'action d'éviter les processus
produisant inutilement de la poussière est également
importante et le port d'un masque approuvé pour la poussière,
quand l'exposition semble dangereuse, est également une bonne
pratique.
Edouard Bastarache M.D. (Médecine du Travail et de l’Environnnement)
Auteur de « Substitutions de matériaux céramiques
complexes »
edouardb@sorel-tracy.qc.ca
http://www.sorel-tracy.qc.ca/~edouardb/
Références :
1-Occupational Medicine, Zenz Carl, dernière édition.
2-Occupational & Environmental Medicine, Ladoue Joseph, dernière
édition.
3-Clinical Environmental Health and Toxic Exposures, Sullivan &
Krieger, dernière édition.
4-Sax’s Dangerous Properties of Industrial Materials, Lewis C.,
dernière édition.
5-Toxicologie Industrielle et Intoxications Professionnelles, Lauwerys
R., dernière édition.
6-Industrial Chemical Exposure, Lauwerys R., Hoet Perrine, 2è
édition.
7-Chemical Hazards of the Workplace, Proctor & Hughes, 4è
edition.
Encore d'articles
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